News des JMJ !!

Publié le par Puce

Commençons par le début pour ceux qui ne connaissent pas les JMJ. Les Journées Mondiales de la Jeunesse ont été créées par le pape Jean Paul II pour inviter les jeunes chrétiens du monde entier à se réunir. C’est déjà la 23ème édition et le succès de cette rencontre ne faiblit pas.

Si vous demandez aux gens pourquoi ils vont aux JMJ ils vous répondront : pour voir le Pape, pour rencontrer des jeunes du monde entier, pour prier, pour changer ma vie, … Moi je suis partie avec le groupe du Vanuatu pour mieux rencontrer les gens du Vanuatu.

Nous étions un groupe de 79 personnes. Des jeunes, des mamans, des papas, des vieux, des prêtres, un séminariste, … un groupe assez hétérogène en fait. Les « plus de 30 ans » étaient bien plus nombreux que les « 16-30 ans ».

L’arrivée à Sydney :

Nous sommes partis en 2 convois : le premier, dont je faisais partie le vendredi 11 et le second le 12 juillet. L’annonce des 3h30 de vol a engendré des réactions du style « Kas !! 3h30 ! mais je c’est long !! je vais m’ennuyer dans l’avion ! »

Les premiers jours, nous avons été logés à l’Olympic Park. Vous imaginez un immense hangar qui servait de parking pendant les JO, avec plein de courants d’air. Pour le confort, on nous a fourni des tapis de sol en mousse. Les Ni Vanuatu n’avaient même pas tous un duvet pour dormir. Simplement des couvertures … alors autant vous dire que la première nuit nous avons eu très froid ! la température descendait jusqu’à 0° la nuit.

Mais nous avons rapidement commencé à bénéficier de la générosité des Australiens. Samedi soir, des volontaires sont arrivés avec des piles de couvertures et des pulls donnés par le secours catholique australien. Dimanche soir, c’est un monsieur qui est arrivé avec ses 2 fils chargé de kilos de nourriture ! un de nos prêtres lui a dit que nous n’avions pas mangé samedi soir … pas de restos bon marché à proximité … Alors il est allé voir toutes les familles de sa paroisse et chacune a donné un peu à manger. Je vous laisse imaginer les sourires en voyant arriver les bananes et les oranges ! La nourriture nous a servi jusqu’à la fin des JMJ …

Man Bush i go long taon (l’homme de la brousse va en ville)

La plupart des gens du groupe, disons 95%, n’avaient jamais quitté le Vanuatu. Leur premier voyage les emmène à Sydney !!! Pour eux, ça a donc été les grandes découvertes !! la profusion de magasins, la foule (d’autant plus pendant les JMJ), les transports … il a fallu apprendre à acheter un ticket de train, prendre le train, faire attention sur les quais, traverser la rue en respectant les feux pour les piétons … Difficile de vous faire partager les petits moments rigolos …

Quand on arrivait à un feu pour les piétons, on entendait toujours « attention, le feu est rouge, on doit attendre. Quand il sera vert on pourra passer … Ah !! ça y est ! c’est vert ! vite il faut y aller avant que ça redevienne rouge ! »

Dimanche soir, un des jeunes a eu peur de traverser simplement sur un passage piéton alors que toutes les voitures s’étaient arrêtées pour lui … il a fallu que je traverse pour aller le chercher !

Pour se déplacer, on a donc organisé des petits groupes, chacun sous la responsabilité d’une des quelques personnes capables de se repérer dans une grande ville. Mais il arrive que même les chefs de groupe n’en fassent qu’à leur tête et oublie de se repérer sur le plan de la ville. Alors, on pouvait entendre une voix hurlant aussi fort que possible « Vanuatu !!!!!!! c’est dans l’autre direction !!!!!!!!!! » et tous les gens se retournaient pour me regarder …

Vous avez peut-être déjà compris qu’en qualité d’occidentale sachant prendre le train, se repérer dans le métro, se déplacer en utilisant le plan d’une ville et interpréter les informations données dans le guide du pèlerin, je me suis rapidement retrouvée dans la petite équipe chargée chaque soir de préparer le programme du lendemain. Ca donnait : « lever 6h, prière, petit déjeuner, 9h catéchèse, 11h messe, 12h repas servi par les paroissiens, départ pour la ville … plan de transport : prendre le train, descendre à circular quay et se rendre à barangaroo en suivant les indications pour la porte 1, retour après le repas du soir ou plus tard selon les envies: se rendre à Central et aller sur le quai 23. Bien vérifier les arrêts du train avant de monter dedans ! » En fait, j’aurais pu faire les réunions toute seule, ça aurait été presque pareil !

Honnêtement, je ne me suis jamais sentie aussi utile depuis que je suis au Vanuatu !

Les catéchèses

 Les catéchèses ont occupé 3 matinées sur les 6 jours de JMJ. Dans notre groupe de catéchèse, il y avait les Versaillais, des Malgaches, des Tahitiens, un Canadien et les Ni Vanuatu.

On commence avec les louanges et des chants animés par des français. Puis il y a un sketch qui présente le thème du jour et un évêque vient nous parler pendant 45 min. Je redoutais ces catéchèses et finalement, ça a été ce que j’ai préféré. Ca faisait longtemps que je n’avais pas écouté quelqu’un m’expliquer ce que l’on croit quand on est catholique. Et les évêques ont bien fait attention à utiliser des mots et des exemples simples pour ne pas nous perdre en cours de route.

Le thème de ces catéchèses était l’Esprit Saint. L’Esprit qui nous pousse à agir, l’Esprit qui nous envoie en mission, l’Esprit qui nous réunit dans une seule et même Eglise. Les questions ont fusées chez tous les jeunes et m’ont permis de mettre le doigt sur les questionnements des jeunes du Vanuatu quand à leur Eglise.

L’Evêque du Vanuatu est mort il y a plus d’un an et n’a toujours pas été remplacé. Ils n’en seraient qu’à la première consultation sur 3 et pon ne voit pas vraiment qui pourrait être nommé Evêque du Vanuatu. Le prêtre qui a été nommé administrateur de l’évêché est discrédité. Il ne sait pas rassembler les gens, ne fait rien pour les organisations de jeunes, ne s’est pas intéressé à la préparation des JMJ, … Les jeunes se sentent délaissés et se demandent où va leur Eglise ! L’Eglise du Vanuatu se disloque petit à petit suite au manque d’initiatives de ses prêtres et de son administrateur. Et tout ce qu’ils peuvent faire, c’est de prier pour leur futur évêque …

Les catéchèses étaient toujours suivies d’une messe. Mes moments préférés de ces JMJ ! Chaque groupe voulait participé en animant les chants, lisant les textes, les psaumes, chantant le sanctus, … C’était des messes multicolores, multiculturelles, multilingues et magnifiques !

Les JMJ dans la foule

 Quand on revient des JMJ, les gens s’attendent à ce qu’on leur dise « j’ai rencontré des gens de toutes les nationalités ! il y avait des allemands, des togolais, des libanais, des brésiliens, des chinois, des coréens, des polonais, des russes, des italiens, des américains, … effectivement, il y avait tout ça mais, je vous ai prévenus dés le départ, j’ai surtout rencontré les Ni Vanuatu !

Ce qu’il y a de plus beau dans les JMJ, c’est de savoir que des jeunes du monde entier font un long voyage, économisent parfois pendant des années, … pour se retrouver tous ensemble l’espace de 6 jours pour prier, pour chanter, pour danser, pour participer à la messe célébrée par le Pape ! quand j’y pense, je me dis que c’est une vraie folie. On peut se demander ce qui peut bien réunir tous ces jeunes, qu’est-ce qui les pousse à voyager aussi loin, à dormir dans le froid, … tout ça pour voir le Pape ??? non, sûrement pas.

Il me semble que le Pape n’est pas le plus important. C’est simplement celui qui rassemble. C’est ce que l’exemple du Vanuatu m’a appris : l’Eglise a besoin d’un pasteur. Nous nous réunissons derrière nos prêtres, nos évêques, derrière le Pape. Si l’un des maillons vient à manquer, l’Eglise se fragilise et surmonte difficilement les obstacles. C’est donc le Pape qui réunit tous ces jeunes, qui les invite à se rencontrer, à créer des liens pour construire un monde de Paix.

Mais ce qui pousse les jeunes à venir, c’est l’envie de fraternité, l’envie de rencontres, l’envie de renverser les barrières entre les peuples ! C’est peut-être tout simplement l’Esprit Saint…(ne vous rebutez pas devant ce terme, l’Esprit Saint est universel, je peux vous en donner des dizaines de définition qui satisferont aussi bien les cathos aguerris que les athés) Pendant toute la durée des JMJ, on pouvait voir des gens se promener avec des petits panneaux « Free hug » (câlin gratuit) et on voyait alors les gens se prendre dans les bras les uns des autres tout simplement parce-qu’ils étaient heureux d’être ensemble à Sydney et qu’ils n’avaient pas peur les uns des autres !

Chaque jour, j’étais épatée par le nombre de drapeaux différents que l’on pouvait voir à travers la ville. Je ne connaissais pas la plupart… 100 fois par jour, on entendait « Where are you from ? » et on s’arrêtait quelques secondes, juste le temps de dire « Vanuatu ! » « oh ! where is it ? » « South Pacific Islands ! and you, where are you from ? » et c’était reparti…

Mi blong Vanuatu !

Pendant les JMJ, il y avait toujours quelqu’un pour me dire “hey, Pascale! Il y a des Français là-bas, tu ne veux pas aller leur parler ?? » Mais, ça me paraissait tellement bizarre d’aller voir les français et de leur dire « Salut ! vous êtes français ? vous venez d’où ? moi je suis une française volontaire au Vanuatu … » je n’étais pas vraiment là pour faire ma pub … alors les Français, je les laissais passer. Mais chaque fois qu’on me demandait d’où je venais, je me trouvais un peu embarrassée « je suis française mais je viens du Vanuatu » « ah bon ? qu’est-ce que tu fais au Vanuatu ? » ou alors je répondais cash « je viens du Vanuatu ! »

J’ai été très flattée lorsque, après une danse coutumière de Tanna à laquelle j’avais participée, deux françaises m’ont demandé « tu as toujours vécu au Vanuatu ? » « non, je suis volontaire depuis 1 an et demi ». Là j’ai eu la sensation de leur donner un beau témoignage ! juste à travers une danse et quelques mots. Parce que j’ai pu leur montrer qu’on pouvait s’intégrer et participer aux coutumes …

Personne ne s’est jamais demandé si Tomo et moi devions faire les danses coutumières avec les autres. C’était une chose évidente : nous venons aussi du Vanuatu ! et lorsque j’ai rejoint les femmes qui s’habillaient pour danser, c’est spontanément qu’elles m’ont donné une grass’skirt et qu’elles m’ont mis de la peinture sur la figure ! je me suis rarement sentie aussi fière !

Il aura fallu 1 an et demi et les JMJ à Sydney pour que je puisse dire : oui, j’ai trouvé ma place au Vanuatu ! je sens que je pourrais faire encore d’autres choses ici pour aider les gens. On me demande souvent si je vais renouveler mon contrat et pourquoi je ne veux pas rester … Jusqu’à maintenant, j’avais toujours du mal à répondre mais maintenant je sais : je veux rentrer en France pour témoigner de mon expérience et pousser plus de jeunes à s’engager dans le volontariat. Peut-être qu’un jour je reviendrais au Vanuatu, mais alors ça ne sera pas pour être prof !!!! même si j’avoue que le travail de prof est une place de choix pour apprendre à connaître les jeunes d’un pays !

Il y aurait encore des tonnes de choses à dire mais … j’en ai déjà assez dit !

Ale tata

Pascale

Publié dans vanuatupuce

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